Vous avez du talent : Alexandra Ferdinande

Savoir faire du lien, Alexandra Ferdinande, la puissante énergie des alliances

Petit à petit, l’oiseau fait son nid… J’ai créé mon atelier de vannerie « Tressages pas sages » à l’été 2013 suite à une reconversion professionnelle. J’ai commencé mon exploration de la vannerie par son côté sauvage…

TEXTE d’Alexandra Ferdinande PHOTOS de A. Ferdinande et Robert Micoud

Une cueillette au cours d’une promenade procure un champ d’exploration infini et aboutit souvent à la réalisation de pièces inattendues. Les mouvements, les couleurs, les volumes, les contrastes des végétaux entrelacés, tout est bon pour nourrir mon imaginaire au gré des déambulations et au fil des saisons.

La vannerie me propose d’établir un dialogue direct avec la matière : je mets la technique au service de ma créativité. J’explore des techniques de vannerie traditionnelle de différents pays pour les faire dialoguer avec les matériaux locaux. J’utilise mon corps comme un outil. L’aspect vivant des branches et des tiges me fait vibrer. Je mets à profit l’énergie transmise lorsque je les tresse : souplesse, élasticité, résistance. Chaque objet tressé reflète l’état d’esprit du vannier qui l’a réalisé.    J’aime ces objets qui parlent d’un créateur, d’un univers, d’un savoir-faire, d’un rapport au monde. Cette inspiration me pousse naturellement à retranscrire des formes végétales.

LA VANNERIE, ART VIVANT INTEMPOREL

En 2014, j’ai rejoint un réseau d’artisans d’art professionnels sur mon territoire, l’association des Métiers d’art du Pilat. Cette rencontre fut un élément déclencheur qui m’a guidée dans mon approche créative de la vannerie. Aujourd’hui, je considère qu’il est important d’inscrire la vannerie dans la dynamique des métiers d’art. Cette nomenclature me paraît tout à fait appropriée car elle évoque à la fois le savoir-faire artisanal et technique, autant que la dimension artistique et créative des vanniers.

Les tressages posés s’envolent, les tressages suspendus tournoient, les paniers se mettent à danser, les structures tressées se font cocons, chrysalides et donnent naissance à des corps en mouvement. Assister à la naissance d’une pièce de vannerie, la voir prendre corps, progresser puis évoluer dans l’espace, semble éveiller des sensations profondes chez les spectateurs, qui parviennent à se laisser emporter en s’accordant cette parenthèse hors du temps.

VANNERIE D’AUJOURD’HUI !
Le public à qui je présente mon travail me renvoie un réel intérêt pour la vannerie contemporaine, pour l’osier au-delà du panier. Pour moi, l’avenir des vanniers se trouve là : dans la vannerie créative. Mettons à profit la fin de l’ère du « tout-plastique » pour faire entrer à nouveau l’osier et les matériaux végétaux dans les maisons, dans les usages du quotidien, mais aussi dans tous les domaines créatifs. Il nous appartient de mener cette pédagogie auprès du public pour renouveler la perception sur la matière osier. Mettons-la en valeur pour qu’elle soit considérée comme une matière noble et susceptible d’être transformée par des artisans et des artistes au savoir-faire rare et précieux. Nous, les vanniers, nous avons de l’or dans les mains et surtout des mains en or !  …

L’article complet se trouve dans LLC 20 pages 10 au 13 . Pour l’acheter, cliquez-ici  « Le Lien Créatif n° 20 »