Babeth Ollivier présente son livre Vannerie buissonnière
Vannerie buissonnière le magnifique ouvrage pour apprendre le tressage
Christina Otto du Le Lien Créatif a rencontré Babeth Ollivier. Toutes deux ont discuté du magnifique ouvrage Vannerie buissonnière. Découvrez ici les images de ce bel échange !
janvier 2017
« C’était grâce à mon père »
Lorsque Babeth revient chez ses parents, la discussion avec son père s’oriente assez naturellement sur la vannerie. « C’est mon père qui m’a appris les bases. » Pierre n’est pas peu fier que sa fille ait pris de lui ce savoir d’un autre temps.
« J’en faisais étant jeune, comme beaucoup de garçons », explique-t-il. Et puis, la vie professionnelle a éloigné Pierre de cette activité paysanne qui occupait les soirs d’hiver. « Je n’en ai plus fabriqué pendant des années. J’ai recommencé à la retraite. »
« T’en faisait bien régulièrement, assure Babeth, puisque je t’ai toujours vu faire ça. On allait chercher des ronces, du châtaignier et du noisetier. On récoltait l’osier. »
J’ai fait mon premier panier, j’avais 17 ou 18 ans
Sans en avoir vraiment conscience, petite, elle s’imprégnait de ces gestes et savoirs ancestraux. « J’ai fait mon premier panier, j’avais 17 ou 18 ans. J’ai trouvé cela facile, alors que tous les stagiaires adultes qui débutent dans la vannerie jugent cela difficile au début. Je sais maintenant que c’est grâce à mon père. »
Au sortir du lycée, Babeth s’oriente vers les métiers de l’environnement, passe une licence en développement durable. « J’aimais vraiment être dehors. C’est plus tard que j’ai découvert le métier d’animateur nature. » Babeth devient aussi professeure d’éducation socioculturelle. Elle cultive aussi son goût de la vannerie et explore formes et matériaux. « Mes trois métiers se nourrissent les uns les autres. »
La vannerie de Babeth est buissonnière. Elle puise dans la nature de quoi tresser paniers, corbeilles, attrape-rêve, jouets et objets utiles au quotidien… « J’y trouve aussi de quoi me soigner et me nourrir. »
Un savoir qui fait aujourd’hui rêver après avoir été ignoré, voire dénigré, y compris par ceux-là même qui le détenaient. « Les anciens ne voulaient même pas le transmettre. Ils disaient, à quoi cela va servir dans la société moderne ? »
Le regard sur ces savoirs a évolué, la curiosité a grandi. Babeth anime des ateliers de vannerie buissonnière qui attire les urbains, « qui ont d’abord envie de créer par eux-mêmes ».
Babeth vient de réaliser un livre sur cette vannerie buissonnière, qui amène le lecteur à regarder la nature avec les yeux attentifs d’un explorateur. « Quand on se plonge dans cet univers-là, on découvre qu’il est infini. Ses portes ne se referment jamais. »
(interview Ouest-France 2017)